___ a écrit : ↑27 oct. 2020, 20:51
Tu peux t'énerver, mononoké, mais je serai curieux de voir un exemple de régime dit communiste qui n'aurait pas terminé en horreur plus ou moins totalitaire (ou en promesse avortée par des militaires dégueulasses). J'y peux rien, moi, si l'État ça finit toujours mal.
Mais on fait on s'en fout, je vois toujours pas pourquoi tu prends la mouche dans le fond. Tu me prêtes des intentions que je n'ai pas, je pense.
euh ? mais je m'énervais pas, en fait ?
non mais juste un truc: je schématise à l'extrême mais le but du "mouvement ouvrier" / socialisme, c'est la fin de l'état, certains l'ont oublié mais c'était ça le but final. Les anars ont dit "on fait la révolution, et hop, on passe directos à une société parfaite sans état"; les marxistes / communistes ont dit: "on fait la révolution, on passe par une période transitoire (le socialisme) pour ensuite arriver à une société sans état (le communisme); et les socialistes / sociaux-démocrates ont dit "on va pas faire la révolution, on va plutôt participer au régime bourgeois pour placer des réformes qui nous mèneront au socialisme

puis, un jour peut-être, à la société idéale... mais on sait pas quand, laissez nous profiter des bonnes gâches, déjà".
problème: comment instaurer un système socialiste dans un pays quand tu as des voisins (ou pas) qui vont te tomber dessus à bras raccourcis (exemple de Cuba qui se tape un blocus depuis 60 ans: comment veux-tu que ce régime ne devienne pas totalitaire in fine ?). La république aurait-elle vécue sans la terreur ? Les expériences de "république des conseils" en allemagne, Alsace, Hongrie après la 1ere guerre ont fait long-feu pour ça, l'Espagne révolutionnaire de 36 itou...
bref, je te parlerais même pas des convergences entre certains libertaires et communistes conseillistes / Luxembourgistes, ni de l'évolution de la pensée Marxiste en un siècle et demi (faut lire Daniel Bensaïd !!) mais le truc c'est que je ne pense pas qu'on puisse résumer des expériences, un courant de pensée à l'histoire longue et complexe, à ses pires avatars (contre-révolutionnaires, en plus !

).
C'est donc comme si je disais: "Illich est un homme d'église, l'église a opprimé et s'est toujours rangé du côté des puissants, donc ce que dit Illich ne peut pas être intéressant", tu vois où je veux en venir ?
Et le gars de l'interview a tort en définissant tous les marxistes comme des adorateurs du productivisme: comme je te le disais, Lafargue pose les bases de la critique du salariat dès la fin du 19eme (entre-autres)...
Mais bon, c'est pas grave...