Quelques réflexions iconoclastes sur l'arrêt du championnat que vous nous ne trouverez pas dans les médias traditionnels qui sont un peu débilos.
En réalité cela peut être une belle opportunité pour le football français.
En effet, cet arrêt n'aura pas d'impact négatif sur les finances des clubs à court terme, et un impact faible à moyen terme. Comme on le sait, l'emprunt de la LFP a couvert la perte des 30% de droits TV non réglés par les diffuseurs car non joués. Cet emprunt est remboursable à partir de juin 2021, avec des intérêts minimes, de manière collective et sur une durée de 5 ans. Cela n'aura donc pas d'impact cette année et un impact faible les années suivantes (environ 2,5 M par an et par club sur la période 2021-2026, c'est à dire que le contrat Mediapro, au lieu d'apporter 20M en plus à chaque club n'apportera "que" 17,5 M de revenus supplémentaires). En outre, le dispositif de chômage partiel a permis aux clubs de faire des économies substantielles sur la masse salariale, en particulier grâce à un régime fiscal favorable sur les hauts salaires. Restent les pertes de revenus "jour de match" et éventuellement de revenus sponsoring, certes, mais rappelons que les pertes "jour de match" auraient été les mêmes avec des matchs joués à huis clos et qu'en ne les jouant pas on évite les coûts d'organisation et de déplacements, et surtout on évite de payer les joueurs plein pot, primes comprises. Donc, en réalité, il est possible que la balance revenus/charges soit plus favorable en ne jouant pas ces matchs (hors droits TV mais c'est un problème qu'on a réglé avec l'emprunt).
Les autres avantages sont évidemment sur l'organisation de la saison 2020-2021. L'Allemagne, pays moins touché par l'épidémie, a pu reprendre mi-mai, ce qui doit l'amener à conclure je crois sa saison 2019-2020 fin juin. Cela leur laisse a priori un mois de battement en juillet avant les coupes européennes 2019-2020 au mois d'août. Je ne sais pas comment ils ont prévu de s'organiser mais dans tous les cas, les joueurs n'auront ni vraie coupure ni préparation (ils devront donc vivre sur celle du printemps, elle aussi raccourcie), en tous cas pour les clubs européens. Pour les pays qui comptent reprendre mi-juin ou fin juin, c'est encore pire : ça devrait les conduire jusqu'à fin juillet, voire début août. Zéro coupure, zéro prépa et l'Euro l'été prochain (où un pays de l'Est devrait donc l'emporter !

) : les joueurs vont être carbo. En outre, on ne sait pas comment ces pays vont régler la question des fins de contrat/début de contrat à la fin juin (si quelqu'un à des info ce serait intéressant).
Bref, le bilan, il ne faudra pas le faire dans deux mois mais plutôt en juin 2021, et il n'est pas impossible que la décision française, aujourd'hui décriée, apparaisse alors sous un jour un peu plus favorable.